Je pense que la première chose qu'on souhaite faire quand on apprend qu'on est enceinte et qu'on prend des antalgiques... c'est arrêter son traitement. Attention d'autres traitements ne peuvent pas être arrêtés comme ça... mais en général les femmes qui les prennent sont au courant. Dans ces cas là... vite le médecin (moi inutile, et puis j'en étais pas à mon premier sevrage) et n'oubliez pas que le 15 donne des conseils médicaux en cas d'urgence, et rassurent aussi :)
Si vous avez été amenée à prendre des médocs sans savoir que vous étiez enceinte, essayez de ne pas ajouter de la culpabilité au truc : 1 : ça arrive, 2 : plein de médocs sont déconseillés pendant la grossesse, mais c'est surtout qu'on ne sait pas ce qu'ils feraient (quelle femme accepterait de faire des tests de médocs enceinte ???) peut-être rien (puisque c'est fait, pensez positif hein, le stress ça rajoute juste des toxines à votre bébé sans permettre de revenir en arrière pour pas prendre les médocs) 3 : Dites vous que les 15 premiers jours après l'ovulation (soit semaines 3 et 4 après vos dernières règles, semaine 1 et 2 il existait même pas d'ailleurs) il était en *apesanteur* dans vos trompes et votre utérus, et n'avait pas beaucoup d'échanges avec vous, c'est toujours ça de moins 4 : vous pouvez aller vous réconfortez sur le site du CRAT qui référencie pas mal de médocs et leurs effets sur la grossesse/l'allaitement, vous verrez que votre cas n'étant pas unique, y'a des données sur les expositions précoces, et bien souvent ce n'est pas ça qui est responsable des fausses couches et autres soucis.
Voilà tout ce que je me suis passé en boucle dans la tête pour me réconforter, de toute façon malheureusement c'était fait. Soyez moins godiche aussi... claquez le test de grossesse plus vite :)
Bon... le sevrage... pour le Lyrica vu la dose, je pense pas que ça ai joué un grand rôle sur mon syndrome de sevrage (25 mg). Par contre le Tramadol... la c'est pas le Nord... mais c'est la mort... et on a une grosse
pensée pour les drogués qui se trouvent en manque... passer de 250 mg de
Tramadol par jour à rien... faut s'accrocher. Lorsque je faisais mes
PMA j'avais un protocole de sevrage un peu moins violent (j'avais des
doses plus faibles aussi). Mais là pas le choix (et puis pas l'envie non
plus de prendre ces trucs une minute de plus). J'ai pas dormi pendant 3
nuits... bouffées de chaleur, sueurs froides, une sensation de malaise très intense, impossible de se trouver *bien* quelque soit la position, une majoration de mon hypersensibilité, beaucoup, beaucoup de douleurs... Courage si vous devez passer par là... accrochez vous, y'en a pour quelques jours seulement (moi une petite semaine), et chaque heure qui passe ça va un peu mieux... concentrez-vous sur le fait que ça aura une fin à un moment donné.
Qu'est-ce qui m'a aidé ? Essayer de rester calme pour me couvrir/découvrir 50 000 fois par jour et supporter les frissons et les décharges de douleurs, les jambes sans repos etc... oui essayer de garder son calme, mais c'est pas facile... alors aussi : accepter de péter les plombs... gueuler un bon coup ça fait du bien aussi, mais pas trop et pas trop longtemps :p pleurer, en plus les larmes ça évacue plein de trucs. Bien boire pour compenser la sueur, et favoriser le drainage des produits, prendre des bains chauds... parfois y'a que ça qui me permettait de me réchauffer. Un chéri gentil qui vous soutient... penser au bébé, celles qui taffent je vois pas comment on peut gérer ça et le boulot... faudrait être arrêtée ! On peut tenter de prendre le relais avec du Paracétamol... moi ça me fait généralement rien, mais ça coute rien d'essayer. Malheureusement on est privé de tous les plans B phyto ou huiles essentielles ou autre :( ce qui n'aide pas.
Psychologiquement ce qui m'aide aussi dans ces cas là c'est de m'évader de mon corps par la pensée (ça demande un peu de pratique, ça ressemble un peu à de l'hypnose ou sophro, mais on peut apprendre à faire ça tout seul, le cerveau s'y prête très bien quand on a super mal, c'est comme ça que certains torturés résistaient.) Pouvoir fixer son attention sur autre chose pourrait aider (genre une conversation, un bon film etc...) mais c'est pas facile quand la douleur est trop forte, de la musique moi ça marche (des trucs bien violent au casque) et du rêve éveillé donc... et pareil faut pas se réfréner sur la violence du truc, ou la nunuchitude, OSEF... l'important c'est de tenir, de faire passer le temps. J'ai pensé à mon bébé bien sûr (en mode gaga) mais ça me tenait pas assez fort... j'ai tenté mes paysages intérieurs, mes souvenirs les plus forts aussi, des bons hein, et des *go fast* à moto ou voiture genre Need for Speed... trop nul pour une fille :) mais moi ça me permet de quitter mon corps quand il déconne trop... je suis des routes, des auto-routes que je connais...
Ça n'enlève rien à la douleur ou au malaise... mais ça fixe l'attention sur autre chose et ça fait s'écouler le temps jusqu'à un mieux. Qui va venir... promis, y'a un moment où ça se rééquilibre dans le corps et c'est nettement moins pénible... et là les hormones de la grossesse devraient vous donner un bon coup de pouce.
N'oubliez pas qu'entre la dernière prise de médoc et le déclenchement du sevrage il vous reste quelques heures... elles sont super importantes, déjà gardez les pour vous, pas le moment de faire le ménage ou de répondre au téléphone à Tatie Casse-pied... préparez-vous, trouvez votre pyjama préféré, vos chaussettes préférées, votre meilleure robe de chambre et tout, le chauffage d'appoint, préparez vous à boire, le paracétamol à portée de main, toussa, allongez vous et profitez de ces derniers instants où ça va pour vous reposer et vous détendre, vous allez en avoir besoin.
Contrairement aux idées reçues on est super fortes... voilà une nouvelle occasion de se le prouver et d'être fière quand on a réussi à ne faire *que* 3 crises de nerfs :)... et promis promis ça a une fin :) Courage !
Bonjour Anne Cécile,
RépondreSupprimerJe découvre ton blog et je l'avale au fil des heures. Enceinte de 3 mois, je cherchais des infos sur la grossesse chez une fibro.
Et c'est ce billet qui m'a vraiment émue. Parce que quand on trouve chez quelqu'un d'autre une histoire qu'on a nous même vécu, ça prend les tripes.
J'ai connu le sevrage 2 fois (morphinique il y a 2 ans, et au moment de la grossesse le tramadol), en arrêt brutal.
J'ai toujours eu au fond de moi l'idée que je suis une guerrière par certains moments, vu ce que j'ai du affronter avec la fibro, mais les mots de quelqu'un d'autre, ça a un autre effet.
Je voulais simplement te dire merci. Comprendre mes douleurs (ton billet sur les sensations quand bébé bouge), pouvoir comparer mon histoire à une autre, c'est ce dont j'avais besoin ce soir. Alors merci.
Je vais continuer mon voyage et lire le reste.
Nela
Aaaaah Merci ! Tu me rappelles que j'avais commencé un blog que j'ai complètement oublié, ste loose la fibro quand même... et rien sur M8 et M9 l'accouchement et pipoune... faudra que je me rattrape (mais pipoune prend pas mal de temps !) En bref pour celles qui passent ici : j'ai accouché comme un charme !!!!!! Et oui ça arrive ! Tellement préparée, 4 h top chrono et périnée intact, faut y croire les filles ! Et j'élève SEULE ma fille j'ai eu le papa que les 3 premières semaines puis on s'est séparé, et J'Y ARRIVE ! Faut que je trouve le temps de venir raconter comment... enfin pour celles qui ont lu les épisodes vous savez déjà que c'était et ça reste... une super pipoune ! A 7 mois elle est proche de marcher... sûrement pour ses 9 mois ! Et elle fait plein d'autres trucs en avance... quand on me dit : qui t'aide pour t'occuper de ton bébé ? Je réponds : ben... mon bébé !!!
RépondreSupprimer(Je reviens après quelques déboires dont un déménagement aussi...)
RépondreSupprimerC'est un plaisir de lire ta réponse et grandes félicitations pour tes réussites ! J'ai hâte de le lire et relire (maintenant que j'ai le net :p )